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La menace mistype (MBTI)

  • Photo du rédacteur: Whizkid
    Whizkid
  • 2 juil. 2024
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 juil. 2024


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Traduction : Si j’avais un bras pour tous les « faux » INFJ.

Le problème du mistype


Le MBTI étant un modèle de personnalité complexe basé sur des dichotomies, il est difficile de connaitre son type réel du premier coup, en effectuant un pauvre test en ligne d’une dizaine de minutes. L’erreur de typage est donc LE passage obligé de toute personne s’intéressant à ce modèle. Se tromper n’est pas grave ! Il arrive parfois que l’on interprète mal un aspect du MBTI ou que l’on commette une erreur d’auto-analyse, et il peut falloir du temps pour s’en rendre compte. Accepter pleinement sa propre nature est souvent difficile.


Cependant, cela devient plus problématique lorsque l’on n’a aucun intérêt à comprendre le MBTI mais simplement à jouer un rôle, lorsque l’on refuse catégoriquement les conseils des autres, voire lorsque l’on utilise sa personnalité pour justifier des comportements toxiques.


Les risques pour une personne persistant dans un mistype sont doubles :


D’une part, s’accrocher à une fausse grille de lecture n’est pas épanouissant : cela peut mener à des interprétations erronées, voire complètement inversées, des situations vécues. Pendant qu’une personne se félicite d’être un XNXJ apparemment dégagé des problèmes d’ego des XNXJ, elle ignore les véritables défis liés à son vrai type ! (Les type INTJ et INFJ sont les types du MBTI les plus rares mais aussi les plus mistypés, mêmes si d’autres types sont concernés)


D’autre part, en se faisant le porte-parole d’un type qui n’est pas le sien, on contribue à répandre des stéréotypes à son sujet. Certains types de personnalité ont été mal compris, ce qui a conduit à une distorsion de leur description initiale. Par exemple, de nombreux individus de type INFP s’identifient plutôt au profil INFJ et attribuent leurs difficultés d’INFP aux INFJ. Cela entraîne une confusion généralisée où les descriptions d’INFJ sur Internet ne reflètent pas les véritables défis associés aux INFJ, mais plutôt ceux des INFP. Ce cercle vicieux perpétue une mauvaise compréhension des types de personnalité. Un phénomène similaire se produit également avec les types XNTJ. Lorsque des personnes de type XNTJ partagent leurs expériences, elles reçoivent plus de réactions de personnes qui ne comprennent pas leur vécu que de conseils provenant de leurs pairs. Elles passent à coté d’une chance de mieux comprendre leur mode de fonctionnement alors qu’en tant que type rare, elles en ont le plus besoin.


Les raisons du mistype


Dans une publication précédente, dont le lien se trouve juste ici, j’avais analysé certaines raisons pouvant expliquer le mistype. Rapidement, il s’agissait des biais liés au contexte, à la personne testée, à celle qui fait passer le test, à la méconnaissance de la théorie du MBTI, à la confusion entre utilisation anecdotique d’une fonction et préférence, et pour finir, au conformisme sociale. Je ne vais pas y revenir dessus mais approfondir mon analyse. La mauvaise utilisation du test ainsi que l’incompréhension de la dichotomie S/N favorisent également le mistype.


Comment foirer son typage



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J’ai identifié diverses raisons pour lesquelles vous utilisez mal les modèles de personnalité, en particulier lorsqu’il s’agit de déterminer votre propre type. Il est temps de dénoncer les méthodes rudimentaires qui ont envahi les communautés passionnées de typologie, et bien sûr, de les déconstruire sans pitié.


1-Vous pensez connaître votre type MBTI parce que vous avez passé un test.


Lorsqu’il s’agit du MBTI, il est important de comprendre qu’il peut être envisagé de deux manières différentes. D’une part, il peut servir d’outil d’évaluation psychologique, visant à déterminer le type de personnalité d’un individu. Dans ce cas, son objectif est simplement de décrire la personne. C’est le cas du Big Five. D’autre part, il peut être considéré comme un modèle théorique qui divise la population en 16 types de personnalité, étudiant à la fois leur fonctionnement individuel et leurs interactions, ce qui est le cas du MBTI.


En ce qui me concerne, je m’intéresse au MBTI en tant que modèle théorique. Le MBTI officiel comprend un questionnaire de 90 questions, un entretien personnel avec un formateur, ainsi qu’une session d’exposition expliquant la signification des lettres du MBTI. Malgré cela, le questionnaire peut parfois mal cerner le type d’une personne, surtout si les règles de réponses ne sont pas suivies correctement. Il est donc important de prendre en compte les résultats du questionnaire en les confrontant à une analyse plus approfondie, comme lors d’un entretien avec un formateur.


En conclusion, le MBTI ne se résume pas à un simple test de personnalité. Utiliser le test de manière superficielle et sans prendre en compte les règles et les nuances peut entraîner des erreurs de typage. Il est donc essentiel de compléter les résultats du test par une étude approfondie du modèle théorique pour obtenir un typage plus précis.


2-Vous confondez « ce que vous êtes » avec « ce que vous voulez être ».


Il est important de répondre aux questions du test du MBTI en fonction de votre comportement réel, plutôt que de répondre en fonction de ce que vous pensez être idéal ou souhaitable. Il est crucial d’être honnête avec vous-même et de répondre en fonction de vos réactions et comportements réels, même s’ils ne correspondent pas à ce que vous aimeriez être.


3-Vous avez déterminé votre type MBTI seul.


Il est déconseillé de se typer seul, car notre perception de nous-même est souvent biaisée. Il est recommandé de demander l’avis de personnes proches de nous, y compris de ceux qui nous connaissent dans différents contextes, afin d’avoir une vision plus objective de notre personnalité. En résumé, bien que les tests de personnalité puissent être utiles pour orienter vos recherches, ils ne remplacent pas une étude approfondie du modèle théorique et une analyse objective de votre comportement.


4-Vous utilisez le test MBTI comme un thermomètre ( ce qui est le pire scénario possible)


Pour certains d’entre vous, passer et repasser un questionnaire MBTI en ligne est devenu une habitude presque quotidienne, un peu comme prendre son café le matin. Lorsque vous passez le questionnaire, vous réagissez de deux manières : soit vous avez appris par cœur les réponses et vous les cochez systématiquement pour conforter vos croyances (« Je suis sûr d’être de type XXXX, j’ai passé le test des dizaines de fois et j’obtiens toujours le même résultat »), soit vous vous torturez l’esprit en tentant de vous soustraire à toute classification (« Je n’ai aucune idée de mon type, ça dépend vraiment de mon humeur du moment ! Je suis indéfinissable, c’est un vrai casse-tête ! »).


Vous avez mal saisi les fondements du MBTI. Pour vous, un type MBTI c’est comme une photo instantanée de votre état actuel, que vous évaluez comme on prend sa température.


En réalité, un type MBTI n’est pas une image figée, mais un système dynamique qui évolue tout au long de la vie. Dire « Je suis ESTP » ne signifie pas « Je corresponds à la description clichée de l’ESTP aujourd’hui », mais plutôt « Mon fonctionnement est celui d’un ESTP depuis mon enfance jusqu’à maintenant et pour le reste de ma vie ». En bref, votre attitude est comparable à celle des personnes qui confondent la météo (le temps qu’il fait aujourd’hui) et le climat (l’évolution globale de la météo sur des décennies) : on n’évalue pas le climat en consultant son thermomètre toutes les 10 minutes…


Pour vous typer correctement, vous devez penser de manière synthétique et prendre en compte l’ensemble de vos expériences pour déterminer la proposition qui vous correspond le mieux. Si vous avez du mal à vous y retrouver, demandez l’avis de personnes qui vous connaissent bien depuis longtemps. Et rappelez-vous, il est normal de faire des erreurs de typage, mais en prenant ces précautions, vous augmentez vos chances de vous comprendre vraiment.


Une mauvaise compréhension de la dichotomie S/N



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L’erreur est de croire que l’ensemble de la population est divisé entre les « sensitifs (S) » et les « intuitifs (N) », de considérer ces deux traits de caractères comme deux mondes séparés et incompatibles, des monolithes immuables.


La plupart des contenus sur le MBTI décrivent la sensation et l’intuition de cette manière :


Sensation :


  • fait confiance à l’expérience directe

  • est pragmatique

  • est traditionnel et conventionnel, s’appuient sur des méthodes éprouvées

  • analyse les données en détails, aime les faits et les chiffres

  • a un langage terre-à-terre, une mauvaise imagination

  • coincé dans le passé ou ne vit que dans l’instant présent


Intuition:


  • traite les concepts abstraits

  • est théorique

  • aime les méthodes innovantes et non conventionnelles

  • préfère les modèles, les concepts et les théories aux faits et données

  • parle par métaphores, est sujet à rêver

  • orienté vers l’avenir, voit les possibilités


Bien que cela soit grossièrement vrai, il s’agit d’une grande généralisation conduisant à des idées fausses et au mistype. Cela n’a échappé à personne dans la communauté MBTI : La majeure partie des gens s’imaginent être N, or ces derniers ne sont qu’une minorité. Non, il ne s’agit pas d’un biais d’échantillonnage mais bien d’une mauvaise interprétation de la dimension S/N.


En dehors de ces descriptions simplistes, les questions des tests en ligne ne se concentrent pas sur le fonctionnement de votre cerveau. Elles vous demandent comment vous vous percevez vous-même. Sauf que… la perception est subjective.

Les sensitifs comme les intuitifs sont capables d’abstractions, de planification future, de connaissances théoriques, de compréhension profonde et d’imagination. Les deux sont également capables d’être pragmatiques, pratiques et terre-à-terre, voire traditionnels et conventionnels. Beaucoup de gens sont influencés par l’environnement dans lequel ils vivent, les règles qui leur sont enseignées, et leurs intérêts ou préférences personnelles.


Oui, il y a des tendances : statistiquement, les intuitifs sont plus enclins à prospérer dans les domaines intellectuels, tandis que les sensitifs, majoritaire dans la population, environ 70 % , sont plus à l’aise avec le concret. Mais les tendances n’expliquent pas tout, et les intuitifs ne sont pas plus intelligents, cultivés, rêveurs et imaginatifs que les sensitifs.


Les confusions les plus courantes


Beaucoup de sensitifs se mistypent en N mais l’inverse est tout aussi possible. De nombreux xNTJ s’identifient fortement à l’aspect pratique, à l’efficacité et aux connaissances factuelles comme un moyen d’atteindre ou d’améliorer quelque chose – se percevant ainsi comme des « réalistes » (xSTP, xSTJ) – alors que les xSFJ sont plus enclins à se percevoir comme « idéalistes ».


En ce qui concerne les xSTJ, beaucoup d’entre eux se mistypent xNTJ parce que l’axe Si-Te est très utile pour accumuler et trier les connaissances, améliorer les systèmes et, parallèlement avec Ne, ils créent des alternatives efficaces aux méthodes établies.


Les ISxP sont souvent mistypés INxP en raison du potentiel créatif de Se-Ni – ou vice-versa, lorsque l’INxP est coincé dans une boucle avec Si . Par ailleurs, les ESFP peuvent se mistyper ENFP parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans les stéréotypes peu valorisant qui les décrivent.


N et S, un même résultat pour des processus de réflexion différent


Significations cachées et lecture entre les lignes (Ni vs Si)


Ni et Si peuvent lire entre les lignes, mais de différentes manières. Pour dire les choses simplement, Ni saisit le « sens global » et le sous-texte sans trop d’efforts pour analyser la situation, mais il est capable d’expliquer sa pensée seulement après une réflexion à rebours. Tandis que Si remarque les détails et les incohérences qui conduisent l’utilisateur à sa conclusion d’une manière plus séquentielle et linéaire, en établissant des connexions à travers Ne.


Repérage des patterns et des modèles, prédire les résultats (Ni vs Si)


Là encore, la différence entre Ni et Si réside dans le processus de réflexion. Si travaille pas à pas, en d’une manière approfondie et consciente. L’utilisateur de Si examine chaque élément avant de tirer une conclusion, qu’il s’agisse d’une prédiction, de la solution à un problème ou de l’analyse d’un pattern. Ni, au contraire, sera plus rapide, plus synthétique pour comprendre l’essentiel du sujet analysé et sauter à une conclusion. Les utilisateurs de Ni « réaliseront » la réponse sans beaucoup de raisonnement, parce que le processus est inconscient – mais ils feront consciemment des efforts pour reconstruire le chemin qui les a conduits à leur solution, le pourquoi et le comment.


Détails vs Grande image (Ni vs Si)


Personne ne perçoit uniquement les détails ou le général, mais chaque personne a des préférences. L’utilisateur de N – qu’il s’agisse de Ni ou de Ne – a une vue d’ensemble, à la fois dans des contextes abstraits et concrets, tandis que l’utilisateur de Si/Se traite les détails mesurables, les données. Ainsi, l’utilisateur de Ni percevra d’abord l’ensemble du contexte, puis zoomera, à travers les yeux de Se, pour voir les preuves. (Ni fonctionne toujours avec Se et Si avec Ne). L’utilisateur de Si remarquera d’abord les détails, puis dézoomera avec Ne pour voir tout l’ensemble. En règle générale, l’intuition va du général au particulier, et la sensation fait l’inverse : du particulier au général. Aucun d’eux ne s’exclut mutuellement. Les sensitifs peuvent négliger certains détails importants et certains intuitifs peuvent se focaliser sur des petites choses, mais ce sera anecdotique.


Passé, présent et avenir.


Cela n’a pas grand-chose à voir avec les fonctions cognitives. Se collecte des impressions sensorielles dans le présent, les oublie souvent, tandis que Ni les absorbe inconsciemment et les réélabore en arrière-plan (des conclusions «sorties de nulle part, des insights », prédire les résultats futurs). Si choisit certains indices, les stocke en mémoire et, combiné à Ne, génère des possibilités dans le présent et/ou dans le futur.Les deux peuvent être passés, présents ou tournés vers l’avenir : il y a beaucoup de SJ qui planifient leur vie à l’avance, et beaucoup de Ni-dom qui ne font pas de plans détaillés pour l’avenir, parce qu’ils sont très conscients que les choses peuvent changer au fil du temps. En revanche, ces derniers se fixeront toujours des objectifs à atteindre et des lignes directrices.


Raisonnement inductif ou déductif.


Ni-Se est un raisonnement inductif.


De la fin au début. La conclusion de Ni viendra souvent en premier, donnant une direction à suivre, puis un processus inverse illustre les étapes intermédiaires, les doubles vérifications et les recherches de preuves. Les preuves confirment la théorie ou Ni en génère une nouvelle si les données sont incompatibles.


Si-Ne est un raisonnement déductif.


Le processus est linéaire, séquentiel : début – étapes intermédiaires (recherche, hypothèse) – fin. A conduit B, ce qui conduit à C, et ainsi de suite. Ne voit les possibilités, en choisissant les plus probables, les preuves conduisent à une certaine conclusion.


Description rapide des fonctions cognitives


Si

  • Valeurs accumulées de l’expérience

  • apprend par la pratique, par la recherche ou par l’étude

  • analyse les choses en détails


Ni

  • aime comprendre les choses par lui-même

  • formule souvent des théories avant de rechercher des données à l’appui de ces données

  • apprend par « instinct », en absorbant les informations inconsciemment


Se

  • Valeurs de l’apprentissage kinesthésique

  • collecte des empreintes sensorielles « dans le présent ».

  • expérience directe – connaissances théoriques


Ne

  • génère des possibilités multiples à partir d’un point unique

  • l’étendue des connaissances, par exemple les intérêts multiples

  • apprend en réfléchissant et en explorant différentes perspectives

 
 
 

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