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ENFP vs INFP : deux manières d’être idéaliste

  • Photo du rédacteur: Whizkid
    Whizkid
  • 27 juil.
  • 4 min de lecture
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Dans le vaste univers du MBTI, il y a ces duels typologiques qui reviennent souvent, comme une rengaine éternelle. L’un des plus délicats à trancher est sans doute celui entre l’ENFP et l’INFP. Ces deux profils partagent bien plus que trois lettres : ils ont les mêmes fonctions cognitives, dans un ordre différent. Ce sont des personnalités profondément idéales, curieuses, sensibles à la nuance… et pourtant, les différences entre elles sont plus que des détails. Elles dessinent deux manières très différentes de vivre le monde, les émotions et les idées.


C’est justement ce qui rend ce dilemme si fréquent. Beaucoup de gens se reconnaissent à la fois dans la soif de découverte des ENFP et dans l’introspection mélancolique des INFP. Et à cela s’ajoute un léger grain de sable dans la machine : le biais très répandu en faveur de l’introversion. Dans le monde du MBTI, être introverti, c’est presque être noble. On valorise la profondeur, la réserve, la sensibilité… au point que même les extravertis peuvent finir par se demander s’ils ne sont pas en réalité des introvertis mal identifiés. Mais ne vous laissez pas avoir par ces apparences. La vraie question n’est pas de savoir si vous aimez parler à tout le monde à une soirée, mais bien où votre esprit va naturellement quand il n’est pas sollicité.


Les ENFP et les INFP ont, au fond, des moteurs très différents. L’ENFP vit à l’extérieur de lui-même. Son moteur principal, c’est l’intuition extravertie. Il perçoit en permanence des possibilités, des connexions, des chemins nouveaux à explorer. Il saute d’idées en idées comme un écureuil sous caféine, enthousiaste à l’idée de tout ce qu’il pourrait encore apprendre, tenter, vivre. Il commence souvent par explorer le monde, puis tente ensuite de trouver ce qui, dans toute cette abondance, résonne avec son identité. Chez lui, le sens vient après l’expérience.


L’INFP, lui, fonctionne dans l’autre sens. Il démarre depuis l’intérieur. Son moteur, c’est le sentiment introverti : un sens aigu de l’identité, une boussole morale intime qui guide tout le reste. Avant de se lancer, il se demande si cette idée, ce projet ou ce lien correspond à ce qu’il est. Il explore moins pour découvrir, et davantage pour exprimer ou affirmer ce qu’il ressent déjà au fond de lui. Ce n’est pas qu’il manque de curiosité, mais il est plus sélectif. Il ne s’éparpille pas dans mille directions. Il veut du sens, et du sens durable.


Cela crée deux styles de vie presque opposés. L’ENFP papillonne, change souvent de passion, s’enflamme pour un nouveau sujet et le laisse tomber aussi vite si une idée plus brillante apparaît. Il accumule les expériences parfois au détriment de la constance. Il peut être perçu comme dispersé, mais en réalité, il cherche à comprendre le monde en le vivant à fond. Son chaos apparent est souvent le terreau d’une créativité fertile.


L’INFP, en revanche, avance avec plus de prudence. Il réfléchit longuement, parfois trop, avant d’agir. Il craint de se trahir, de faire quelque chose qui irait à l’encontre de ses valeurs. Il peut sembler plus lent, plus réservé, mais ses engagements sont profonds, durables. Là où l’ENFP peut paraître téméraire, l’INFP donne dans la réflexion longue durée. Là où l’un s’élance, l’autre contemple. Ce n’est pas une opposition entre le courage et la retenue, mais entre deux manières de traiter l’information : l’une ouverte vers le monde, l’autre tournée vers l’âme.


Il y a aussi cette différence d’énergie. L’ENFP, extraverti dans son fonctionnement cognitif, est souvent impulsif. Il agit, puis réfléchit après. Il peut mettre les pieds dans le plat, dire des choses qu’il regrettera plus tard, se lancer dans un projet sans penser aux détails. Mais cette spontanéité lui permet aussi de rebondir vite. Il ne se laisse pas facilement abattre. Il a tendance à pardonner plus facilement ses erreurs, à aller de l’avant.


L’INFP, lui, est plus prudent. Il pèse ses mots, rumine ses erreurs, ressasse longtemps. Il vit beaucoup dans sa tête, analyse les interactions passées, prévoit les réactions possibles. Il peut être brillant dans l’anticipation, mais parfois paralysé par l’angoisse de se tromper. C’est une personne qui cherche l’alignement parfait entre ce qu’elle ressent et ce qu’elle fait — et ce niveau d’exigence peut être lourd à porter.


Même dans leur rapport aux détails, ces deux types diffèrent. L’ENFP, qui a une sensation introvertie en position inférieure, peut être étonnamment pointilleux sur des aspects très spécifiques de sa vie, mais uniquement ceux qu’il a choisis. Il pourra par exemple être obsédé par sa méthode de préparation du café, tout en vivant dans un appartement chaotique. Il n’est pas ordonné par principe, mais par attachement personnel à certaines routines qu’il chérit.


L’INFP, avec cette même fonction en position tertiaire, aspire à plus d’ordre, même s’il ne le met pas toujours en œuvre. Il ressent un besoin d’ancrage, de régularité, surtout dans les moments d’incertitude. Il peut ne pas être organisé au sens classique, mais il sera souvent plus régulier, plus structuré que son cousin ENFP. Et lorsqu’il échoue à l’être, cela le touche profondément, car il y voit parfois un manque de maîtrise ou de sérieux.


Enfin, il y a la manière dont ils affirment leurs idées. L’ENFP, même s’il est souvent perçu comme sociable et doux, n’a généralement pas de mal à exprimer ce qu’il pense avec clarté, voire fermeté. Sa pensée extravertie lui permet de structurer ses arguments, d’avoir de la répartie, et de s’imposer sans forcément le vouloir. Il peut être surpris d’apprendre qu’il donne une impression de force ou d’autorité, alors que son intention était simplement de partager.


L’INFP, à l’inverse, peut sembler calme et effacé, jusqu’à ce qu’on marche sur ses valeurs. Là, une force inattendue surgit. Son affirmation de soi est souvent déclenchée par une blessure morale ou un sentiment d’injustice. Il peut alors devenir très tranchant, voire cassant, au grand étonnement de ceux qui l’ont toujours connu doux et discret. Ce n’est pas de la colère, c’est une réponse viscérale à une atteinte à ce qui est, pour lui, fondamental.


En résumé, les ENFP et les INFP sont deux explorateurs, mais ils ne prennent pas la même route. L’un part d’abord à l’aventure pour ensuite comprendre qui il est, l’autre cherche à se connaître avant de sortir explorer. L’un improvise et ajuste en chemin, l’autre veut sentir que le cap est juste avant de larguer les amarres. Ce sont deux visions du monde aussi complémentaires que contrastées. Et si vous hésitez entre les deux, ce n’est pas un problème : cela signifie simplement que vous êtes déjà en train de vous poser les bonnes questions.

 
 
 

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