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Haut QI, bonne mémoire ou boost d'égo ?

  • Photo du rédacteur: Whizkid
    Whizkid
  • 31 juil. 2024
  • 6 min de lecture

Dys-claimer : Je n'interviens pas sur ce blog pour vendre du rêve et dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre, mais pour apporter des connaissances théoriques et objectives afin d'aider ceux qui se posent des questions sur eux-mêmes.



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Avoir un haut QI équivaut à posséder une très bonne mémoire :

 

Avant de répondre à la question "ceux qui pensent avoir une bonne mémoire ont-ils vraiment un haut QI ou cherchent t'ils à booster leur égo ?" , il me semble nécessaire de définir la notion d'intelligence car tout le monde se croit un petit peu plus intelligent que les autres sans réellement savoir ce qu'est l'intelligence et ce que mesure le test de QI.

 

Pire encore, tout le monde a sa propre définition de l'intelligence. Voici d'ailleurs les plus courantes : savoir régler des problèmes de manière plus élégante, être plus innovant et plus créatif, être atypique et incompris, maitriser l'art du doute, être plus sensible et extralucide, fonctionner différemment....

 

Autant de définitions basées sur des croyances, le test de QI ne prenant pas en compte ces caractéristiques.

 

Si je n'ai rien contre les autres visions de l'intelligence, lorsque on me parle de HPI, j’entends : " plus de 130 à un test de QI ".

 

Ce test n'est pas infaillible, il est largement critiquable et d'ailleurs je ne me prive pas d'en relever les incohérences. Mais, comme la question de l’intelligence est complexe, pour une raison de clarté, j'ai choisi de réduire la notion d’intelligence humaine au sens du QI quitte à ne pas prendre en compte le sujet dans toutes ses dimensions.

 

D'une manière générale, un consensus à émergé sur la définition de l’intelligence. Elle serait la capacité à s'adapter. Pour un être humain vivant au 21e siècle, s'adapter signifie acquérir rapidement de nouvelles compétences. Il s'agit en fait que d'une question de mémoire et de concentration. Plus ces dernières sont efficaces, plus vous apprenez rapidement. Avoir un haut QI signifierait avoir une meilleure mémoire et une meilleure capacité de concentration que la moyenne des gens. L’intelligence mesurée par le QI est quantitative et non qualitative. Un HPI ne réfléchit pas différemment et mieux que les autres mais plus rapidement.

 

Le haut potentiel intellectuel obéit à une définition consensuelle et internationale et elle se détecte avec une batterie psychométrique qui doit être administrée dans des conditions standard par un professionnel qualifié.

 

Un individu est dit HPI si son QI, tel que mesuré par la WISC ou la WAIS, atteint ou dépasse 130. Ce seuil de 130 correspond à deux écarts-type au-dessus de la moyenne, par symétrie avec le seuil du retard mental (QI inférieur à 70, soit deux écarts-type au-dessous de la moyenne).

 

Le seul et unique point commun entre tous les HPI est le fait qu'ils aient obtenus plus de 130 à un test de QI officiel. En clair : il n'existe pas de personnalité type de HPI. On ne peut donc pas repérer un surdoué en discutant avec lui car notre QI n'est pas inscrit sur notre front. (on aurait pas besoin de passer des tests de QI dans le cas contraire.)

 

Par ailleurs, de nombreux mythes sur la précocité sont colportés, dont le trait commun est de faire des « surdoués » des victimes et de la précocité une pathologie. Ces légendes noires de la précocité intellectuelle sont diffusées par beaucoup de personnes de bonne foi ( sans compter les charlatans) qui côtoient des surdoués ayant de véritables difficultés. Bien entendu, le fait d’être surdoué ne vaccine pas contre les problèmes. On peut être surdoué et inadapté à son niveau de classe, surdoué et anxieux, surdoué et autiste, surdoué et dyslexique, et même surdoué et en échec scolaire… Il ne s’agit pas de nier que de telles situations existent, ni la souffrance des personnes concernées.

 

Cependant, il n’y a aucune raison de croire ceux qui disent que les surdoués ont ces problèmes ou caractéristiques plus souvent que la population générale. On peut avoir un QI moyen et aller mal. On peut avoir un QI moyen et être en décalage ( Il existe d'autres facteurs que le QI qui peuvent amener les gens à se sentir différent ). On peut avoir un QI moyen et être autiste, dyslexique, anxieux…

 

D'une manière générale être surdoué est un avantage non négligeable. Être HPI, c'est réussir plus facilement ses études, régler plus facilement ses problèmes, être plus efficace dans son travail, s'adapter plus facilement...bref, c'est être plus heureux dans la vie.

 

Il est tout à fait possible d'avoir une bonne mémoire ET de booster son égo :

 

L'un n’empêche pas l'autre. Il existe une catégorie de personnes HPI qui n'ont rien fait de particulier dans leur vie, hormis avoir obtenu plus de 130 à un test de QI et....se gargariser avec.

 

Pour citer Stephen Hawking : « Les gens qui se vantent de leur QI sont des losers. »

 

Il est vrai que dans la majorité des cas, les gens s'imaginent qu'ils ont une bonne mémoire par effet Barnum et effet Dunning-Kruger.

 

Le premier désigne un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description, ici celle du HPI, comme s'appliquant spécifiquement à elle-même.

 

Le second est un biais de sur-estimation qui démontre que nous ne sommes pas les mieux placés pour nous évaluer par rapport à une norme et la plupart des gens sont susceptibles de se croire meilleurs que la moyenne dans le domaine qui leur convient.

 

Le domaine du haut potentiel intellectuel est devenu un véritable festival de la sur-confiance. En une décennie, les détections de «haut potentiel intellectuel» ont explosé à la faveur d’un écosystème aux mains de charlatans ou de psys complaisants, notamment auprès de parents angoissés par la compétition scolaire.

 

Le HPI concerne 2% de la population. Pourtant, il est désormais difficile de ne pas croiser des personnes qui revendiquent ce sigle, pour elles-mêmes ou pour leur enfant. Le haut potentiel intellectuel s’invite partout : blogs, forums, groupes Facebook dédiés, presse spécialisée, talk-shows… Sans compter la littérature, abondante sur le sujet.

 

Plusieurs livres ont contribué à ce que beaucoup se reconnaissent dans le haut potentiel : Trop intelligent pour être heureux ? de la psychologue praticienne Jeanne Siaud-Facchin, Je pense trop de Christel Petitcollin (formatrice en communication et développement personnel), L'adulte surdoué de Monique de Kermadec (psychologue clinicienne et psychanalyste) et bien d'autres dont on aurait pu se passer.

 

Je déconseille évidemment tous ces livres au profit du surdoué ordinaire de Nicolas Gauvrit, Psychologie du haut potentiel : Comprendre, identifier, accompagner de Nathalie Colbert, Nicolas Gauvrit et pour les plus iconoclastes, La fabrique des surdoués de Jérome Pellissier.

 

On aura jamais vu autant d'intellos et pourtant, pas un seul concurrent Français à SpaceX, pas une seule solution miracle pour éradiquer définitivement le/la COVID, pas une seule découverte majeure incroyable, bref, rien. Le néant ! Peuple de surdoués qui passe sa vie sur les réseaux sociaux à s’afficher fièrement.

 

Mon avis sur l'auto-diagnostic :

 

Le principal risque de s’ auto diagnostiquer HPI est de s'enfermer dans une étiquette réductrice, surtout lorsque cette étiquette est perçue comme une explication tant attendue à un chemin de souffrance. Cela peut masquer des difficultés psychologiques dues par exemple à un trouble éventuel, et entraîner ensuite une résistance au changement en thérapie.

 

Les idées reçues autour du haut potentiel intellectuel n'aident ni les personnes dites douées, ni celles qui pensent l'être.

 

Autrefois, le public était non informé. Un peu comme une outre vide destinée a être remplie. Mais aujourd'hui, il est surtout désinformé. Il faudrait donc vider son outre remplie de croyances et d’idées reçues, puis la re-remplir. Si on prend en compte le fait que la désinformation se propage de façon exponentielle et que la majorité des gens n'ont pas envie de s'informer et de revoir leur préjugés, la tache est astronomique.

 

En principe, je devrais me réjouir que des sujets autrefois obscurs intéressent des profanes et deviennent populaires. Tous ces HPI atypiques sauvés in extremis de la destruction psychique grâce à un manuel de survie sur les équidés de la savane ! Oui, mais ! Quand la vulgarisation tombe dans l’excès, le sujet traité sera non seulement déformé mais accaparé par le grand public. Les spécialistes perdront peu à peu leur autorité dans les médias et les réseaux sociaux laissant la place aux amateurs. Ces derniers vont s'approprier les concepts et les rendre méconnaissables.

 

C’est ainsi que l’auto-diagnostic est devenu monnaie courante, et toutes les dérives qui vont avec.

 

Je ne dis pas qu'un auto-diagnostic est forcément erroné : il est souvent erroné. Finalement, tous les gens diagnostiqués se sont d'abord correctement auto-diagnostiqués avant ! Et il y a des personnes non testés pour lesquelles personne n'a de doute... Tout est question de contexte et d'utilisation.

 

Cependant, j'évite de dire « Parfois, l’auto-diagnostic est bon. », car ça amène tous ceux qui n'ont pas le recul nécessaire pour se juger correctement à se dire « Bon ben du coup ça va marcher pour moi ! » et à rester sur leurs premières impressions.

 

Pour conclure, le meilleur moyen de savoir si vous avez une très bonne mémoire est de passer un test de QI chez un psychométricien sérieux et compétent qui maitrise son sujet.

 
 
 

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