top of page
Rechercher

INFJ vs INFP : le dilemme typologique le plus fréquent

  • Photo du rédacteur: Whizkid
    Whizkid
  • 3 août
  • 5 min de lecture
ree

Parmi tous les dilemmes typologiques du MBTI, le cas INFJ vs INFP est sans doute l’un des plus courants, mais aussi des plus mal compris. Il n’est pas rare de croiser quelqu’un qui dit « hésiter entre ces deux types », et ce, parfois pendant des années. Cette hésitation peut être alimentée par une fascination culturelle pour ces types considérés comme rares, introspectifs et "profonds", mais elle tient surtout à une mauvaise compréhension de ce qui se cache réellement derrière ces quatre lettres.

La différence entre INFJ et INFP ne se résume pas à un simple changement de lettre en fin d’acronyme. Bien au contraire : ils ne partagent aucune fonction cognitive. Et c’est là que réside tout l’enjeu. Car au-delà des apparences ( tous deux calmes, réfléchis, idéalistes ) ces types de personnalité traitent les informations et prennent des décisions selon des mécanismes presque opposés.



Une confusion compréhensible, mais souvent mal orientée


La confusion entre INFJ et INFP tient en grande partie à la manière dont les types sont présentés et idéalisés. L’INFJ, souvent décrit comme "le type le plus rare", est paré de qualités quasi surnaturelles : empathie surdéveloppée, intuition infaillible, sagesse presque mystique. De quoi donner envie à beaucoup de s’y identifier, souvent à tort. À l’inverse, les descriptions d’INFP insistent parfois sur leur émotivité, leur tendance à l’introspection extrême, ou leur idéalisme qui les coupe du monde réel, des traits perçus comme moins "prestigieux", et qui peuvent pousser certains INFP à se "refaire le portrait" pour coller au moule INFJ.


Mais dans les faits, cette confusion est révélatrice d’un problème bien plus profond : une mauvaise compréhension des fonctions cognitives, qui sont au cœur du MBTI.



Une opposition structurelle : Fi/Ne/Si/Te contre Ni/Fe/Ti/Se


INFJ et INFP partent de prémisses opposées. L’un juge d’abord avec le monde extérieur à l’esprit (Fe), tandis que l’autre le fait en fonction de son propre ressenti (Fi). L’un perçoit à travers une intuition orientée vers l’intérieur (Ni), tandis que l’autre utilise une intuition ouverte vers toutes les possibilités extérieures (Ne).


Ces différences ne sont pas anecdotiques. Elles façonnent radicalement la manière dont ces deux types perçoivent leur environnement, se construisent une identité, agissent, ou encore prennent des décisions. En pratique, cela signifie qu’un INFJ et un INFP, face à une même situation, auront des réactions, des raisonnements et des priorités presque incompatibles, bien que tous deux puissent sembler émotifs, rêveurs et idéalistes à première vue.



L’univers intérieur : entre cohérence personnelle et cohérence collective


Les INFP vivent dans un monde intérieur façonné par Fi, leur sentiment introverti dominant. Cela donne une orientation tournée vers la vérité personnelle, les valeurs internes, et un besoin viscéral d’authenticité. Leur empathie, bien réelle, est davantage fondée sur une tentative de compréhension de l’autre à travers le prisme de leurs propres émotions. Ils ne cherchent pas à se fondre dans le groupe, mais à être eux-mêmes, même si cela signifie entrer en conflit avec les normes ou déplaire.


Les INFJ, eux, vivent selon un système tout autre. Leur boussole est Fe, le sentiment extraverti. Leur sens moral et empathique s’exprime dans une volonté d’harmonie collective, d’adaptation aux besoins émotionnels des autres. Ce sont des "accompagnateurs", souvent discrets, mais très attentifs à l’impact émotionnel de leurs actions sur leur environnement. Pour eux, il est naturel de mettre de côté leurs propres besoins pour favoriser le groupe, quitte à s’oublier en chemin.


Ainsi, un INFP peut refuser de participer à un projet de groupe si cela viole ses principes, même au prix de froisser ses proches. Tandis qu’un INFJ pourrait accepter par sens du devoir émotionnel, et intérioriser le conflit jusqu’à en être affecté psychologiquement.


Rapport à l'identité : solide comme un roc ou fluide comme l’eau



C’est peut-être ici que se joue l’une des différences les plus frappantes. L’INFP a une identité stable et fortement ancrée. Même sans toujours pouvoir l’exprimer clairement, il sait qui il est, et résiste farouchement à ce que d’autres tentent de le redéfinir. Il vit parfois cela comme un combat, luttant contre les tentatives de normalisation ou les pressions sociales, mais il ne transige pas. C’est ce qui peut le rendre, d’ailleurs, si difficile à "cerner" de l’extérieur.


À l’inverse, l’INFJ a souvent une relation incertaine à son identité. Son intuition introvertie (Ni) est tournée vers la recherche de sens profond, mais elle ne produit pas toujours une vision stable de soi. L’INFJ doute, remet en question, reconfigure. Il peut porter plusieurs masques selon les contextes sociaux, non pas par duplicité, mais parce qu’il perçoit différents aspects de lui-même en fonction des besoins des autres.



Perception du temps et du futur



L’INFJ est, par nature, un visionnaire. Il ne voit pas les possibilités multiples comme l’INFP, mais il perçoit des lignes de force, des trajectoires, des évolutions probables. Lorsqu’il s’investit dans une idée ou un projet, il voit la fin avant même de commencer. Cela le rend lent à agir parfois, car il attend d’avoir une certitude intérieure sur la direction à prendre. Mais une fois décidé, il s’engage corps et âme.


L’INFP, avec son intuition extravertie (Ne), est davantage un explorateur d’options. Il aime considérer plusieurs futurs possibles, garder les portes ouvertes. Cela peut l’amener à beaucoup tergiverser ou à se réinventer régulièrement. Il n’est pas attaché à une trajectoire linéaire, mais à la cohérence entre ce qu’il fait et ce qu’il ressent dans l’instant.



L’expression de la pensée


Autre différence notable : la manière de penser et de communiquer. L’INFJ, dominé par Ni et soutenu par Ti, peut être incroyablement profond… mais aussi très difficile à suivre. Ses idées sont synthétiques, condensées, parfois même mystérieuses. Il a tendance à parler par métaphores, symboles ou images, sans trop contextualiser.


L’INFP, au contraire, utilise souvent un raisonnement très détaillé, basé sur des souvenirs, des sensations passées, et une logique émotionnelle interne qui lui est propre. Il peut parler longuement, digresser, mais au fond, son discours est un voyage émotionnel destiné à exprimer ce qu’il vit de l’intérieur.



L'action : agir pour les autres ou par soi-même


Face à l’action, les différences continuent : l’INFJ est un stratège émotionnel, mais qui peut se retrouver paralysé par le doute ou par son manque de connexion au présent (Se inférieur). Il a souvent besoin de temps avant d’agir, mais veut que ses actions aient un impact significatif, profond et durable.


L’INFP, quant à lui, agit lorsque son ressenti intérieur est aligné avec ce qui lui est demandé. Il n’est pas nécessairement stratégique, mais il est authentique, même si cela signifie changer de cap ou abandonner un projet sans justification apparente. Pour lui, la cohérence émotionnelle prévaut sur la logique ou la planification.



Deux chemins, deux sensibilités


En définitive, INFJ et INFP partagent une sensibilité élevée, un attrait pour l’abstrait, une volonté de contribuer à un monde meilleur, mais leurs chemins pour y parvenir sont fondamentalement différents.


L’INFJ lit dans les autres comme dans un livre ouvert, mais a du mal à se lire lui-même. Il cherche à guider, à soigner, à comprendre les dynamiques humaines en profondeur. Il fonctionne comme un conseiller invisible, souvent discret mais très influent dans les sphères émotionnelles de son entourage.


L’INFP, lui, défend des valeurs personnelles inébranlables, explore sans relâche ce que signifie être "soi", et offre au monde une authenticité brute, touchante, parfois déstabilisante, mais toujours sincère. Il est le poète, le contestataire silencieux, celui qui vit en accord avec son cœur avant tout.



Et si vous n’êtes ni l’un ni l’autre ?


Il est possible que vous ne vous reconnaissiez pleinement dans aucun des deux profils. Dans ce cas, jetez un œil du côté des ISFP (plus ancrés dans le présent et l’esthétique, mais portés aussi par Fi) ou des ISFJ (plus tournés vers le devoir, avec une empathie Fe similaire à celle des INFJ, mais plus concrète).


L’objectif n’est pas de trouver le type le plus valorisé, le plus rare ou le plus "profond", mais celui qui reflète le plus fidèlement votre manière naturelle de fonctionner, de ressentir, de penser et d’agir. Car au fond, le MBTI n’est pas une quête d’idéal, mais un miroir pour mieux se comprendre.


 
 
 

Commentaires


bottom of page