Peut-on comparer le test de QI avec le test de Turing ?

Si, a priori le test de QI et le test de Turing n'ont rien à voir, ils cherchent tous les deux a mesurer une forme d’intelligence.

Le Qi :

Le premier a avoir chercher a mesurer l'intelligence humaine est Alfred Binet en 1905. Son but était de « déterminer l'âge mental », c'est-à-dire la corrélation entre un niveau de raisonnement et l'âge du sujet.

Le but premier de ce test n'était pas, comme on aurait tendance à le penser, de dépister les surdoués mais de « diagnostiquer » la déficience intellectuelle. L'éducation nationale cherchait à faire la différence entre les mauvais élèves paresseux et ceux qui n'avaient pas le niveau du fait de leur déficience afin d'exclure légitimement ces derniers du droit à l'éducation.

Ses travaux ont jeté les premières bases des tests de QI que nous connaissons aujourd'hui.

Le test de Turing :

Ce test a été inventé par Alan Turing en 1950 afin de savoir si une machine est capable de penser. Il mesure le degré d’intelligence artificielle d'une machine.

Pour cela, un évaluateur humain est chargé de juger une conversation textuelle entre un humain et une machine. L’évaluateur sait que l’un des deux participants est une machine, mais ne sait pas lequel. S’il n’est pas en mesure de discerner l’homme de la machine après 5 minutes de conversation, la machine a passé le test avec succès. Le test ne mesure pas la capacité d’une machine à répondre correctement à une question, mais à quel point ses réponses ressemblent à celles que fournirait un humain.

Pour Turing une machine est intelligente si elle arrive a se faire passer pour un humain or, on peut reprocher à ce test de ne pas vérifier directement l’intelligence d’une machine, mais plutôt sa faculté à se comporter comme un être humain. Le comportement humain n’est pas nécessairement un comportement intelligent.

Néanmoins, la possibilité pour une machine de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ne constitue t'elle pas la définition de l’intelligence artificielle ?

En réalité, la définition de l’intelligence donnée par Turing n'est pas la même que celle que l'on entend au sens courant du terme et qui est mesurée par le QI.

Une IA peut-elle passer un test de QI ?

En 2015, un professeur à l’Université de l’Illinois, a eu l’idée de mesurer le niveau d’intelligence d'un système d’intelligence artificielle appelé ConceptNet. Ce système a dû passer l'épreuve du WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children). Et les résultats sont surprenants, car la machine a obtenu un score de 70 !

ConceptNet est incapable de considérer plusieurs concepts à la fois mais il possède tout de même des points forts : le vocabulaire et les similitudes (la capacité à trouver des ressemblances entre deux concepts). Au niveau de la connaissance générale, il obtient des résultats dans la moyenne. Mais concernant le raisonnement verbal et la compréhension, c’est la catastrophe. Ainsi, lorsqu’on lui demande « Pourquoi les gens se serrent-ils la main ? », l’ordinateur se perd dans la considération de trois concepts à la fois et répond : « Crise d’épilepsie » ! Et à la question « Où peut-on trouver un professeur ? », il est capable d’avancer un énigmatique « piano ».

Ces résultats restent toutefois à nuancer. Pour cette expérience, la version 4 de ConcepNet qui date de 2012 a été utilisée. C'est vieux. Depuis, l’intelligence artificielle a considérablement progressé sous l’effet du deep learning qui permet à la machine d’apprendre de façon autonome grâce à des systèmes de réseaux neuronaux schématiquement inspirés par le cerveau humain.